5 MYTHES ET RÉALITÉS

5 mythes plutôt stupides à propos du droit d'auteur / extraits de 5 Seriously Dumb Myths About Copyright the Media Should Stop Repeating de John Degen. Traduit par Christian Bédard.


Mythe 1 - Le droit d'auteur aide seulement les corporations

    Ceci est le mensonge suprême de la mythologie anti-droit d'auteur.

    Les militants anti-droit d'auteur aiment invoquer le spectre du «Big Content » dans leur volonté acharnée d'affaiblir les droits des artistes. Ils prétendent que la protection des droits d'auteur ne sert vraiment qu'à enrichir la marge de profit des grandes corporations qui s'approprient les droits des artistes créateurs.
    En tant qu'artiste je suis préoccupé par les termes des mes contrats avec de grandes entreprises, absolument - mais au moins il ya un contrat. L'existence d'une offre contractuelle pour mes droits signifie que mon droit de propriété est reconnu et respecté. Je ne me souviens pas qu'on m'ait offert un contrat pour le piratage de mon travail en ligne.
    Devinez qui profite du mythe ridiculement inexact et trompeur issu du raisonnement anti-droit d'auteur - les grandes corporations qui ont construit un modèle d'affaires sur le contenu gratuit.

    RÉALITÉ:
    Dites ce que vous voulez à propos des grandes corporations médiatiques, des éditeurs musicaux et des entreprises cinématographiques, etc. - mais elles ont fait beaucoup, beaucoup plus en guise de contribution tangible à la subsistance des artistes créateurs que Google ne le fera jamais.






    Mythe 2 - Le droit d'auteur coûte cher aux consommateurs


      Dans un récent article sur le droit d'auteur, très faiblement documenté, le National Post du Canada a publié sans contestation l'affirmation selon laquelle la prolongation de la durée du droit d'auteur pour la musique au Canada coûterait à long terme au public « des milliards de dollars.

      En fait cela s'appelle «l'économie », stupide !

      Vous savez ce qui va coûter des milliards de dollars au public dans le long terme ?
    • tous les emplois;
    • la poursuite de l'existence humaine;
    • le temps…

    RÉALITÉ:
    Ce qu'on appelle l'économie culturelle consiste à payer les artistes pour les œuvres que nous voulons consommer. Tant que nous vivrons dans des systèmes économiques fondés sur le marché, l'échange d'argent pour les œuvres, les biens et les services restera un mécanisme essentiel. C'est comme ça.




    Mythe 3 - Le droit d'auteur est une atteinte à la liberté artistique


      Je suis un écrivain professionnel à l'œuvre depuis près de trente ans. J'ai senti ma liberté artistique menacée par un grand nombre de choses - la censure d'État, toutes sortes de fondamentalismes, l'intimidation et l'humiliation sur l'Internet ... pour n'en citer que quelques-unes.

      La Loi sur le droit d'auteur ne figure pas sur cette liste, et elle n'y figurera jamais. Le fondement même du droit d'auteur veut que si je crée une expression artistique, je possède / j'assume cette expression artistique. Et si je possède quelque chose, vous pouvez être certains que je vais le protéger de ceux qui veulent m'imposer leurs restrictions.

      RÉALITÉ:
      Mon droit de posséder et de profiter de ma liberté d'expression fait partie de la Déclaration universelle des droits de l'homme. C'en est assez du double langage orwellien qui clame que le droit d'auteur limite mes droits. Le droit d'auteur est mon droit, merde!.

Mythe 4 - Le droit d'auteur nuit au domaine public


    Tout d'abord, il n'y a pas de « domaine public », sans droits d'auteur. Par définition, le domaine public culturel se compose des œuvres de création et d'expression qui ont pour une raison ou une autre cessé d'être protégées par le droit d'auteur. Vous ne pouvez pas vraiment avoir l'un sans l'autre.
    Deuxièmement, pouvons-nous s'il vous plaît cesser d'amalgamer droit d'auteur avec restrictions à l'accès aux œuvres ? Les militants anti-droit d'auteur sont étrangement fiers de la façon dont ils «libèrent» des livres dans le domaine public lorsque la période de protection est terminée.
    Depuis le début de cette année, Le Petit Prince n'est plus protégé par le droit d'auteur presque partout sauf en France. Était-ce plus difficile avant le 1er Janvier 2015 de trouver, d'obtenir ou de lire une copie du Petit Prince ? Est-ce que les Français souffrent de privation culturelle parce que le livre - l'un des livres les plus populaires dans le monde - est toujours protégé dans le pays où il a été écrit, et que des redevances sont encore versées à la succession du génie littéraire qui l'a écrit ?

    RÉALITÉ:
    Ce n'est pas parce qu'une œuvre comporte des intérêts économiques et moraux protégés par la loi que celle-ci n'est pas disponible pour ceux qui souhaitent la lire ou l'utiliser. Les œuvres qui sont en dehors du domaine public sont tout simplement encore vivantes économiquement, ce qui signifie que les gens considèrent encore qu'elles méritent de l'être. En d'autres termes, il y a une économie qui fonctionne autour des œuvres culturelles. C'est une bonne chose, non ?





    Mythe 5 - Les artistes se sentent limités par le droit d'auteur


      Oui... et les cyclistes se sentent limités par les pistes cyclables; les automobilistes se sentent limités par le réseau des routes et autoroutes, les pilotes se sentent restreints par les pistes d'aéroport...

      RÉALITÉ:
      Les artistes professionnels qui respectent leur propre travail respectent aussi le travail des autres. Demandez à un artiste et vous verrez.

      Les tenants de la croisade contre les droits d'auteur aiment clamer la nécessité de protéger la culture du remix et dénoncent le fait que le droit d'auteur viserait à l'empêcher d'exister. Les vrais artistes comprennent:

      a) que la culture du remix n'a pas été inventée par l'Internet. Les œuvres d'art originales ont fait référence à d'autres œuvres d'art originales et les ont réutilisées depuis l'aube de ... hé bien, de l'Art. b) qu'il y a une différence entre le remixage créatif et la copie non créative. C'est la ligne que tous les artistes professionnels reconnaissent d'instinct, et c'est une ligne que les artistes professionnels sont heureux de voir définie par la loi.