Denise Faucher

L’objet, en se dégradant, nous révèle ses beautés, il nous raconte la richesse de son vécu; les déchirures forment des cicatrices qui nous dévoilent toutes leurs fragilités, et rappellent l’histoire de l’humanité.

Nous sommes liées à la nature qui nous offre ses blessures, ses lacérations, comme un miroir de notre propre vulnérabilité. Par le regard que l’on porte sur l’usure et le passage du temps, pouvons-nous nous délier de cette souffrance que nous inspire notre propre décadence!

Le bois, la rouille, le vieux métal, les écorces d’arbres, les poteaux, les murs décrépis sont mes principales sources d’inspiration.

Au fil des années, je me suis intéressée à la préhistoire, aux fonds marins et aux femmes, ces ombres silencieuses! Observatrice de l’urbanité, je suis fascinée par la relation entre l’humain et la nature. Ils sont au coeur de ma démarche.

Avec mon appareil photo, je capte les formes, les objets et les cassures de la ville. Leurs creux, leurs reliefs et leurs textures, témoins de la décrépitude consécutive au passage du temps dans ces espaces, deviennent un sujet d’investigation.

Ma production des dernières années comprend la photographie, la gravure, et les techniques mixtes. Je découpe, je grave et j’assemble en combinant ces techniques. Créer un tableau ou une gravure constitue pour moi un terrain d’expérimentation riche et sans fin que le regardeur peut décrypter avec sa propre sensibilité.